ARRÊTER LA CIGARETTE : POURQUOI ET COMMENT ?
Arrêt de la consommation de tabac
Pourquoi arrêter la cigarette ?
Tout simplement parce que le tabac tue !
Chaque année 5 millions de personnes dans le monde et 73000 en France.
Ce n’est pas un slogan qui figure comme une mauvaise publicité sur les paquets de cigarette, mais une réalité malheureuse pour les gros consommateurs, ceux qui fument beaucoup et surtout longtemps : si l’on double les risques en doublant sa consommation journalière de tabac, l’on multiplie par 24 ce risque en doublant la durée de cette consommation. Ainsi, le risque de cancer bronchique est réel si l’on fume 20 cigarettes par jour pendant plus de 20 ans (ou 5 cigarettes par jour pendant 30 ans)… Les fumeurs occasionnels ne sont pas épargnés !
Bien sûr, nous ne sommes pas égaux face à ce risque, mais il faut se souvenir :
Que le tabac est responsable de 90% des cancers du poumon, que c’est la première cause de mortalité lié au cancer chez l’homme et depuis peu aussi chez les femmes américaines et la deuxième chez les femmes françaises.
Et comment oublier les effets négatifs de la consommation induits par le tabagisme passif qui doivent conduire à des mesures de protection des non-fumeurs vis à vis de ceux qui altèrent volontairement leur santé, mais aussi celle de ceux qui se trouvent dans leur proximité.
Alors, puisque tout le monde sait cela, pourquoi l’on continue de fumer ?
Parce qu’il s’agit d’une véritable addiction entraînant un état de dépendance et donc une maladie chronique. Dépendance physique et psycho-comportementale particulièrement redoutable activant le circuit de récompense cérébral (cette fameuse première cigarette du matin, après café, etc…) et induisant l’idée (fausse bien sûr) d’une idéation plus pointue, d’un bien-être repoussant l’anxiété, d’une activation de la mémoire. Une cigarette en appelle une autre, très vite, un mégot l’un après l’autre pour les plus addicts sans saveur, sans goût, par simple répétition d’un geste compulsif devenu habituel et répétitif… La nicotine et les goudrons imprégnant tout, et devenant de plus en plus exigeants avec des seuils de plus en plus élevés pour induire des moments plaisants de plus en plus réduit.
Parce que l’arrêt du tabac comme dans toute addiction entraînant une dépendance induit un syndrome de manque lié au sevrage : humeur dépressive, anxiété, irritabilité, fébrilité, difficultés de concentration intellectuelle, augmentation de l’appétit et prise de poids … les symptômes délétères induits par le tabagisme pouvant même s’amplifier à l’arrêt du tabac pour signifier la nécessité de refumer…
Parce que les fameuses cigarettes dites « Lights » contenant moins de nicotine et de goudrons pour paraître moins nocives, en contiennent juste ce qu’il faut pour maintenir l’addiction et donc les conséquences néfastes du tabagisme.
Quel déclic pour arrêter de fumer ?
Outre les effets négatifs de la consommation de tabac, suffisamment graves pour être préoccupants, plusieurs raisons peuvent conduire au désir de l’arrêt du tabac.
Des problèmes de santé personnels ou de son entourage justifiant cet arrêt. Une maternité par exemple, un cancer, une intervention chirurgicale où la poursuite du tabagisme en préopératoire augmente le risque de complications postopératoires, un infarctus du myocarde, une toux persistante avec des difficultés respiratoires éprouvantes, les conséquences du tabagisme passif pour le conjoint ou les enfants, des efforts physiques ou sportifs impossibles à produire…
Le refus de cette dépendance et la confiance dans sa capacité à réussir son arrêt, comme une forte motivation à retrouver une vie plus agréable : retrouver le goût des aliments, l’odorat, une respiration normale, ample permettant de produire des efforts physiques sans difficulté, ne plus être dépendant et donc se sentir plus fort.
Mais on l’a vu, ce n’est pas si simple de réussir sans peine à arrêter de fumer, car l’organisme dépendant va tout faire pour interrompre cet arrêt du tabac et retrouver sa drogue favorite jusqu’à amplifier les troubles ayant conduit à décider de cet arrêt.
Choisir le bon moment
Celui où l’on aura moins de stress au travail, dans sa vie privée, en profitant des périodes de moindre activité, des vacances. Celui où l’on se sent plus actif, décidé, pas déprimé. Celui où l’on se sent motivé par l’entourage ou parce que l’on ne se sent pas seul pour surmonter les obstacles (décisions prises ensemble avec son conjoint, ses collègues de travail, lors d’une manifestation nationale, comme « Le mois sans tabac »…).
Bien s’informer au préalable sur toutes les étapes, les difficultés à surmonter, ce qu’il ne faut pas faire et surtout ce qu’il faut anticiper (comme la prise de poids en veillant à son alimentation, en ayant un programme d’activité physique qui va aussi être une motivation supplémentaire et une occupation active de son temps comme de ses mouvements corporels).
En se faisant aider !
Ne pas hésiter à faire un bilan initial qui va aider au choix de l’accompagnement thérapeutique
Les consultations tabagiques sont là pour vous motiver, faire un bilan, suivre votre progression, être un soutien. Plusieurs questionnaires simples permettent d’évaluer l’importance de l’imprégnation, l’existence de co-addictions, la dépendance physique et psycho-comportementale, la motivation à l’arrêt, le retentissement organique sur certaines fonctions, l’existence d’une dépression ou d’une anxiété.
Différentes méthodes d’aide à l’arrêt du tabac
1 / Le soutien psychologique est efficace : y recourir !
A minima enregistrer sur votre smartphone l’application « tabac info service » complète et très bien faite qui va vous donner des conseils personnalisés et agir comme un coach personnel qui va suivre votre progression et vous aider par des messages de soutien, des informations et conseils.
2 / Les thérapies cognitives et comportementales :
Elles ont un intérêt à tous les stades du sevrage tabagique : elles renforcent la motivation et la confiance en soi, aident à la gestion des envies de fumer, préviennent des rechutes, prennent en charge les troubles anxieux et/ou dépressifs.
3 / Les médicaments du sevrage tabagique sont utiles chez les patients présentant une dépendance physique :
Les substituts nicotiniques (SN) sont les plus prescrits en première intention, souvent en associant une forme transdermique (patch ou timbre) à une forme orale (gomme ou comprimé à sucer). La posologie doit être adaptée à la consommation habituelle, à l’apparition la première semaine de signes de sous-dosage (souvent persistance de l’envie de fumer) ou de surdosage.
4 / L’acupuncture et l’hypnose (souvent en séances collectives avec un effet d’entrainement) peuvent être utiles et sont efficaces chez plus d’un tiers des patients. Leur absence de contre-indication justifie d’y recourir d’emblée ou lors de rechute.
5 / Prévention de la prise de poids
Celle-ci est relativement fréquente (effet anorexigène de la nicotine, récupération d’un goût et de l’odorat, phénomène d’oralité). Les aliments sucrés remplacent la cigarette dans la stimulation du circuit de récompense.
On la prévient ou limite son impact par des mesures diététiques, l’activité physique, une aide psychologique, la prescription de SN.
6 / La cigarette électronique est d’apparition trop récente pour que l’on en connaisse les inconvénients qui pourront se faire jour avec un usage prolongé et des études de toxicité au long cours. Il est difficile aujourd’hui de l’intégrer dans une stratégie d’arrêt du tabac comme d’interdire son recours temporaire, notamment chez les fumeurs difficiles et chez ceux où les méthodes médicamenteuses ont échoué ou sont mal tolérées.
En conclusion,
L’objectif principal de l’aide à l’arrêt du tabac est d’obtenir l’abstinence totale de l’usage du tabac (pouvant passer par une phase transitoire de réduction de la consommation sous substituts nicotiniques) et le maintien de cette abstinence sur le long terme. Un suivi régulier et prolongé augmente le succès du sevrage et diminue le risque de rechute. Une prise en charge pluridisciplinaire (médecin généraliste, tabacologue, oncologue, psychologue et diététicienne, voire psychiatre) représente la stratégie optimale.
Focus : L’arrêt du tabac et les cures thermales
Des cures thermales spécifiques mobilisant des équipes pluridisciplinaires autour de tabacologues aident au sevrage tabagique dans 2 stations de la Chaîne Thermale du Soleil, à Cambo-les-bains (64) et au Boulou (66). Le séjour thermal fait partie des bons moments pour arrêter de fumer : autre cadre, encadrement de professionnels de santé, envie de préserver son capital jeunesse, possibilité de reprendre une activité physique. Tous les ingrédients sont réunions pour dire stop à la cigarette !
En savoir plus
En novembre, les établissements thermaux se mobilisent pour participer à la campagne nationale d’ « Un Mois sans Tabac » organisée par la CNAMTS et le Ministère de la Santé et mise en œuvre par les ARS, notamment au niveau d’Eugénie-les-Bains (40), de Cambo-les-Bains (64), de Jonzac (17) et de Gréoux-les-Bains (04). Ces actions d’information et de mobilisation serviront à sensibiliser les personnels de ces stations comme les populations locales et thermales sur les conséquences néfastes du tabagisme et l’intérêt du sevrage tabagique.
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