SAGA DE L’ÉTÉ – ÉPISODE 1 : MICHEL DE MONTAIGNE
« Les célébrités qui sont venues dans nos Thermes »
Voici la grande Saga de l’été qui commence avec un très illustre philosophe, Michel de Montaigne, venu se soigner à Préchacq-les-Bains, dans les Landes.
Vers 1580, Michel de Montaigne (1533-1592) s’est rendu par trois fois « aux eaulx chaudes de Preissac » près d’Ax (Dax), aujourd’hui la station thermale de Préchacq-les-Bains.
L’auteur des Essais, vint soigner sa gravelle aux Thermes de Préchacq. C’est bien connu, Montaigne fut un grand coureur de bains dans toute l’Europe.
Dans son Journal de voyage, il évoque à trois reprises sa visite en ces lieux.
En décrivant les bains de San Pietro Montagnon (Province de Padoue) bains qui lui rappelle ceux de Préchacq, il nous donne une idée de l’aspect rudimentaire du site originel :
« C’est un pays de prairies et pacages, qui est de même tout enfumé en divers lieux de ces eaux chaudes, les unes brûlantes, les autres froides : le goût un peu plus mort et mousse que les autres, moins de senteur de soufre et quasi point du tout, un peu de salure. Nous y trouvâmes quelques traces d’antiques bâtiments. Il y a deux ou trois chétives maisonnettes autour, pour la retraite des malades ; mais, à la vérité, tout cela est fort sauvage, et ne serait d’avis d’y envoyer mes amis. Ils disent que c’est la seigneurie qui n’a pas grand soin de cela. »
Plus tard, à Lucques, Montaigne est victime d’un malaise :
« Le mercredi, je me rendis au bain ; je sentis de la chaleur dans le corps et j’eus une sueur extraordinaire avec un peu de faiblesse. J’éprouvai de la sécheresse et de l’âpreté dans la bouche ; et à la sortie du bain, il me prit je ne sais quel étourdissement, comme il m’en arrivait dans tous les autres, à cause de la chaleur de l’eau, à Plombières, à Bagnières, à Preissac, etc., mais non aux eaux de Barbotan, ni même à celles-ci, excepté ce mercredi-là ».
Il évoque plus loin un bain, situé dans une grande plaine, à six mille de Montefiascone (province de Viterbe, dans le Latium) :
« Ce bain, à trois ou quatre milles de la montagne la plus voisine, forme un petit lac, à l’un des bouts duquel on voit une très grosse source jeter une eau qui bouillonne avec force et presque brûlante. Cette eau sent beaucoup le soufre (…) On boit de cette eau pendant sept jours dix livres chaque fois; mais il faut la laisser refroidir pour en diminuer la chaleur, comme on fait au bain de Preissac, et l’on s’y baigne tout autant. »
Marie Terver, juillet 2018