5 ÉTAPES POUR BIEN RÉUSSIR VOTRE JEÛNE
J.E.Û.N.E. Ces cinq lettres font peur à beaucoup d’entre-nous. Et pourtant, c’est une méthode ancestrale reconnue pour prévenir de nombreux maux ; voire guérir certaines maladies chroniques telles que l’arthrite, le diabète de type 2, la stéatose, l’hypercholestérolémie, l’hypertension et la fatigue. Cela a été récemment démontré par une étude allemande, menée par le Dr Françoise Wilhelmi, publiée en 2019.
Le jeûne est une façon naturelle de se soigner, un processus au cours duquel le corps travaille lui-même à son nettoyage, à son rééquilibrage.
C’est une technique vertueuse et beaucoup moins difficile qu’il n’y paraît, si l’on suit le protocole dans les règles de l’art, et qu’on décide de mettre de côté ses préjugés.
Voici la marche à suivre pour réussir son jeûne, en 5 points.
1 – Comprendre comment fonctionne le corps quand on jeûne
Si l’organisme ne peut vivre plus de quelques jours sans apport d’eau, il n’en va pas de même pour la nourriture, dont le corps peut aisément se priver pendant plusieurs jours, voire plusieurs dizaines de jours. La nature est très bien faite. En des temps très anciens, lorsque la nourriture était peu abondante, nos ancêtres devaient survivre sans trouver de quoi manger. Aussi notre patrimoine génétique a-t-il fait en sorte que, dès que nous nous alimentons en abondance, nous stockons l’énergie non utilisées sous forme de réserves lipidiques (des réserves de gras).
Dès que l’alimentation vient à manquer, le corps puise dans ces réserves qu’il va brûler pour faire « tourner la machine ».
» Lors d’un jeûne, l’organisme traverse plusieurs étapes, au fil des jours », explique Cécile Guionnet, Responsable Diététique des Thermes d’Eugénie-les-Bains.
Les 2 premiers jours
Les 36 premières heures, le corps se repose sur ses réserves de glucose (sucre). Il utilise tout d’abord le glucose contenu dans le sang. Puis, celui-ci épuisé, il utilise le glycogène hépatique et musculaire, qui n’est autre qu’une réserve « tampon » stockée par l’organisme lorsque l’apport de glucose est supérieur à la quantité utilisée. Après 36 à 48 heures, ces deux réserves facilement mobilisables sont épuisées.
« C’est alors que commence véritablement le jeûne », estime Cécile Guionnet.
Entre 36 et 72 heures le corps modifie certains mécanismes pour puiser dans les cellules adipeuses (cellules grasses) l’énergie qu’il ne trouve plus. Les acides gras sont dirigés vers le foie, qui les transforme en corps cétoniques. Ce changement brutal de mécanisme entraine des manifestations désagréables : maux de tête, fatigue, nausée, mauvaise humeur… C’est ce qu’on appelle l’acidose. « Heureusement elle ne dure pas », rassure un Médecin aux Thermes de Molitg-les-Bains. Pendant cette phase peu agréable, les experts recommandent de se laisser aller à la fatigue, dormir et boire des infusions chaudes et goûteuses pour se revigorer.
Le jeûne démarre vraiment le 3ème jour
A partir de 72 heures, le métabolisme se fait à ce nouveau régime, adopte les corps cétoniques et adopte son nouveau rythme de croisière. Le bien-être s’installe et la faim disparaît complètement. En effet, les corps cétoniques ont des propriétés anorexigène (coupe-faim) et psychostimulantes (c’est de là que provient la fameuse « pêche » des jeûneurs qui partent pour 2h00 de randonnée). « Les hormones du bien-être et de la forme : dopamine, adrénaline, noradrénaline … voient leur sécrétion augmenter », explique le Médecin. L’organisme puise maintenant dans ses réserves de lipides pour produire les corps cétoniques. C’est ainsi que débute une perte de poids de qualité, et un « reformatage » de tout l’organisme.
Parallèlement à la disparition de la faim, ces bouleversements chimiques et biologiques ont des effets étonnants sur le sommeil. Les nuits sont plus courtes, mais plus reposantes (on se réveille souvent naturellement à l’aube), et les rêves se font plus étranges (le sommeil paradoxal est plus intense).
2 – Bien se préparer avant de démarrer
Un jeûne de plusieurs jours doit être préparé avec sérieux pour éviter les effets délétères d’une privation alimentaire soudaine.
« Lorsque nous accueillons nos clients jeûneurs, nous leur adressons un programme de descente alimentaire, à suivre une semaine avant l’arrivée à Eugénie » explique Eléonore Guérard, fondatrice des retraites detox et jeûne SOURCES. Ce programme vous permet de passer progressivement de votre régime habituel vers une régime proche du jeûne.
• J-7 : arrêtez le café, si possible la cigarette et tout autre excitant
• J-6 : augmentez la part des fruits et légumes frais et on tend vers le 75 %
• J-5 : supprimez la viande et le poisson
• J-4 : les dîner jusqu’à J-2 se composent d’une grande soupe et d’un fruit ou d’un laitage
• J-1 : arrêtez les laitages. Le dernier dîner, contentez-vous d’un grand bol de soupe.
C’est parti pour le premier jour
Le premier jour de jeûne, il s’agit de mettre le tube digestif au repos le plus rapidement possible. Ainsi, on opte pour une monodiète, c’est-à-dire qu’on ne mange qu’un seul et unique aliment pendant toute cette journée.
« Pomme, raisin, riz, pomme-de-terre … peu importe ce que vous chosirez, l’essentiel c’est que ce soit végétal », indique Cécile Guionnet.
Parallèlement à cette monodiète, dans la plupart des centres, on vous proposera une purge, à base de sulfate de magnésium.
100% naturelle mais d’un goût très amer, cette boisson va purger votre intestin de tout ce qu’il contient, en accélérant le transit. La diarrhée est une manifestation normale, il ne faut pas s’inquiéter, mais mieux vaut choisir le confort de son domicile ou d’un lieu dédié, car les visites aux toilettes sont fréquentes. Il faudra en outre veiller à boire pour compenser la perte en eau. Si vous ne l’avez jamais expérimentée, mieux vaut faire sa première purge sous le contrôle d’une équipe compétente, disposant d’un encadrement médical.
Vider le tube digestif le plus vite possible est une question de confort. Lorsque l’on jeûne, le transit ralentit fortement. Il est donc important de ne rien « laisser traîner ». Par ailleurs, un intestin en pleine digestion contribue à l’apparition de la fin par le biais du système nerveux.
3 – Une journée de Jeûne, en croisière
Dès le deuxième jour de jeûne, l’apport alimentaire se réduit au strict minimum.
- Petit Déjeuner : 1 infusion ou 1 tisane, accompagnée d’une cuillère de miel ou d’un produit sucrant (agave, sucre de coco …).
- Déjeuner : 1 « jus » de légumes et/ou de fruits ; « l’équivalent d’un verre de 20 ou 25 cl qu’on peut « allonger » avec de l’eau si on veut augmenter la quantité ingérée » conseille Cécile Guionnet, Chef Diététicienne.
- Dîner : 1 grand bol de bouillon de légumes sans morceaux ; le bouillon sera fait maison et non reconstitué à partir de tablettes car les vitamines et les sels minéraux du bouillon frais sont nécessaires.
- Tout à long de la journée : tisanes et infusions à volonté.
Ce régime, d’environ 150 calories/jour, a été mis au point il y a 100 ans par le Dr. Otto Buchinger. Efficace et sécurisant, il est aujourd’hui devenu la référence pratiquée par de nombreux centres de jeûne, notamment la clinique historique Buchinger, située en Allemagne, ou des destinations plus récentes telles que Les Prés d’Eugénie (adossés aux Thermes d’Eugénie-les-Bains) ou Le Château de Riell (adossé aux Thermes de Molitg-les-Bains) dans le sud de la France.
4 – Réintroduire l’alimentation en douceur
Que l’on fasse une detox de 6 jours, un jeûne préventif de 10 jours ou un jeûne thérapeutique de 21 jours, il est indispensable, pendant les 2 ou 3 derniers jours d’entamer une phase de réalimentation. Pourquoi ? « Parce que le jeûne procure une agréable sensation d’anorexie, et qu’on finit par prendre du plaisir à ne plus s’alimenter », précise Cécile Guionnet.
Cependant, le tube digestif au repos n’est pas prêt à supporter un repas copieux « habituel ». Vers la fin de votre jeûne, vous noterez d’ailleurs que les selles se font rares.
Ainsi, le matin de rupture de jeûne, il convient d’ajouter très modestement une petite portion de fruits cuits – une compote de pomme par exemple. Et, si vous le pouvez, quelques amandes ou noix. Ce régime sera réitéré au déjeuner. On pourra opter pour un smoothie ou une purée de fruits et de légumes plus consistants que le « jus de jeûne ». Le même soir, on introduira un potage avec quelques morceaux. Le lendemain, on servira des légumes avec une consistance plus solide, et on réintroduira avec prudence laitages (si vous en mangez) et céréales. Le rythme de réintroduction des aliments se maintiendra paisiblement jusqu’à 3ème jour.
5 – Confier votre premier jeûne à des Professionnels
Le jeûne de 6, 10, 15 ou 21 jours est une bonne habitude santé à offrir à son corps une fois par an, selon sa condition physique, mentale et le temps dont on dispose.
« La première fois qu’on choisit de jeûner, il est difficile de mener à bien ce projet seul, car on est face à ses doutes, et si l’on reste dans le cadre habituel, et que son entourage ne jeûne pas, cela va être très difficile » soulève Eléonore Guérard.
« C’est pourquoi, pour la première fois, nous recommandons de faire cela dans un centre dédié. L’encadrement offre un cadre sécurisant, et un dépaysement bienvenu pour faire le vide ».
Chez SOURCES, par exemple, les 2 centres sont situés dans les Landes et dans les Pyrénées Orientales, dans des Stations Thermales. L’environnement est verdoyant, la nature somptueuse et intacte, le cadre invite au repos et au ressourcement. Important lorsqu’il s’agit de se distraire paisiblement, de tromper la fatigue et la faim.
Pour « survivre » à la privation, ces centres proposent des activités quotidiennes, pour se tonifier, pour faire baisser sa charge mentale. Ces activités rythment la journée et on profite pour glaner de nombreux conseils, s’ouvrir l’esprit et faire des rencontres intéressantes.
A la clinique Buchinger, chaque matin, des éducateurs sportifs emmènent les jeûneurs pour une promenade rituelle. Chez SOURCES, à Eugénie-les-Bains, une professeur de yoga dispense un « yoga matinal » en alternance avec une marche d’oxygénation. A Molitg-les-Bains, le yoga sous les arbres alterne avec des marches méditatives ou encadrées par un guide naturaliste.
Des ateliers de naturopathie, médecine chinoise, méditation, yoga du sommeil, herboristerie … occupent les après-midis ou les soirées. L’objectif est d’alterner temps libre (et de permettre aux jeûneurs de retrouver un rapport plus apaisé au temps long) et stimulation intellectuelle ou sensorielle.
Méfiez-vous des structures peu sérieuses
Aujourd’hui, le jeûne a le vent en poupe. Il existe de nombreuses propositions parmi lesquelles il est difficile de trier les offres sérieuses des offres « limite », voire des démarches sectaires.
Le jeûne, le yoga, les médecines douces ou alternatives sont des champs bien souvent investis par des « professionnels » et des organisations tendancieuses. Aussi, il est important de bien choisir son centre, les compétences et l’éthique professionnelle de ceux qui vous encadreront.
Certains établissements ont un savoir-faire validé par les professionnels de santé, basé sur des décennies d’expertise et d’accompagnement. En choisissant ces lieux, vous ferez le choix d’un accompagnement compétent, d’un cadre sécurisant et de résultats à la hauteur de vos attentes.
- Côté jeûnes thérapeutiques, longs (de 14 à 28 jours) et médicalisés. les Cliniques Buchinger du Lac de Constance (Allemagne) et de Marbella (Espagne) sont la référence incontournable.
- Côté detox (6 jours) et jeûnes préventifs (10 jours). les retraites SOURCES s’appuient sur la double expertise du leader français des cures thermales et de la diététique gastronomique.
Quant au budget, comptez :
- 4 438 € pour une personne seule pour le forfait 14 jours chez Buchinger Constance
- 3 990 € pour une personne seule pour le forfait 10 jours à Eugénie-les-Bains
- 2 520 € pour une personne seule pour le forfait detox 6 jours à Eugénie -les-Bains
- 1 470 € pour une personne seule pour le forfait detox 6 jours à Molitg-les-Bains
Dans ces formules, tout est compris à l’exception de soins individuels « à la carte » qu’il vous sera proposé d’ajouter.
Pour en savoir plus
- L’Art de Jeûner, Françoise Wilhelmi de Toledo, éditions jouvence
- Retraites Detox et Jeûne SOURCES
- Cliniques Buchinger
Marguerite Barthélémy, janvier 2020
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