5 THERMES A L’ARCHITECTURE INCROYABLE !
En dehors des sentiers battus, pour les audacieux et les plus curieux, dénicher des trésors, des perles d’architectures, des lieux dédiés à la santé au cœur de charmants villages.
La Chaîne Thermale du Soleil ouvre les portes de son patrimoine. Région par région, un tour d’horizon d’adresses, un peu secrètes pour les non curistes qui valent le détour, qui méritent de s’y attarder. Une atmosphère paisible, des impressions harmonieuses qui nous retiennent encore un peu … impossible de passer son chemin ! Laissez-vous guider sur les routes de France et du Thermalisme.
Les Thermes du Mont-Dore
D’inspiration néo-byzantine, inaugurés en 1817, les thermes actuels puisent toutefois leur origine dans les bains antiques créés par les Romains. Dotés de peintures et de mosaïques polychromes datant pour certaines du XIXe siècle, les thermes dévoilent également des frontons et des architraves et les vestiges gallo-romains mis à jour lors de leur construction. En effet, en 1817, en préparant les fondations, l’architecte Louis-Charles Ledru découvre trois piscines romaines et, un peu plus profondément, une installation en madriers de sapin datant de l’époque gauloise. Ces vestiges sont méthodiquement relevés, avant d’être remblayés. Les nouveaux thermes en pierre volcanique s’élèvent par-dessus ce trésor archéologique. Parmi les nombreux vestiges romains retrouvés (colonnes gravées, chapiteaux, etc.), une curieuse sculpture animalière percée retient tout particulièrement l’attention, visible actuellement dans les thermes. Assise sur un socle rectangulaire, la bête présente cinq mamelles sur chaque flanc, des griffes à chacune des pattes, un pelage en mèches, une tête aux oreilles repliées en arrière et un museau découvrant six crocs. Lionne ou louve fantastique, ce monstre de pierre est assurément un de ces anciens griffons d’où s’échappait jadis l’eau bienfaisante.
Les Thermes de Bourbon-l’Archambault
Le somptueux établissement thermal que nous connaissons de nos jours est construit en 1880 et son édification est l’oeuvre de l’architecte Charles Le Coeur (1830-1906). Ce bâtisseur de renom charge les céramistes Léon et Achille Parvillée de la décoration des intérieurs. Les artistes faïenciers profitent des vastes emplacements libres sous les arcades du vestibule et du premier étage pour habiller la pierre du pays. Léon Parvillée a travaillé plus de dix ans en Turquie et maîtrise comme personne les techniques de l’art ottoman. Pour les thermes, il imagine un ensemble de fines colonnades arabisantes qu’il installe en trompe-l’oeil sous le plafond à caissons. L’art japonais – autre influence orientale – inspire également la Maison Parvillée. Dans les céramiques de Bourbon, qui sont installées entre 1890 et 1896, les eaux et les ciels ont la légèreté et l’épure des estampes japonaises.
Les Thermes de Luxeuil-les-Bains
Au Ve siècle, les magnifiques bains de Luxovium, ville romaine installée sur les contreforts du massif des Vosges, sont entièrement détruits par les armées d’Attila. Les ruines, abandonnées au règne de la nature, disparaissent pendant des siècles sous les ronces et les eaux stagnantes. Il faut attendre les XVIIIe et XIXe siècles pour que s’engage la construction d’un établissement thermal digne de ce nom. Il est édifié en grès des Vosges légèrement rosé entre 1765 et 1769, à l’emplacement des sources et des anciens bassins : les deux bâtiments principaux sont réunis par une galerie marchande aux arcades régulières. Au milieu du XIXe siècle, des agrandissements complètent les bains.
Les Thermes de Jonzac
C’est la plus jeune station thermale de France, elle a ouvert ses portes en 1986, après la découverte de plusieurs sources thermales. Afin d’exploiter cette richesse naturelle, est choisi le site atypique des carrières de pierre d’Heurtebise, anciennes carrières de pierres à cathédrale, vastes et abandonnées, pour y implanter un établissement thermal des plus originaux. Les caves formées par l’extraction à la base du coteau crayeux permettent la création des Thermes troglodytiques qui se dévoilent entre de robustes piliers de roche conservant aux espaces de soins un cadre intimiste. Insolite !
Les Thermes d’Amélie-les-Bains
Classés Monuments Historiques en 1905, construits en 1840, puis rénovés en 1961, les Thermes Romains offrent à nos yeux une magnifique voûte du IIe siècle (vestige des premiers bains érigés à l’époque romaine), ainsi qu’une tisanerie du XIXème siècle. La voûte monumentale fait 22 mètres de long, 12 mètres de large et pas moins de 11 mètres de hauteur sous la nef. Des fouilles archéologiques ont révélé un vaste complexe de piscines romaines, dont la plus grande – la natatio – était située sous l’immense voûte de plein cintre. Aujourd’hui, elle abrite un magnifique vestiaire de châtaignier chevillé d’acacia.
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