DE L’ART AUX THERMES DE LUXEUIL
A la découverte des peintures naturalistes de Jules Adler
Classés Monument Historique, les Thermes de Luxeuil-les-bains, recèlent plein de trésors, dont des toiles décoratives de Jules Adler (1865 – 1952), peintre franc-comtois naturaliste, surnommé le « peintre des humbles ».
Qui est Jules Adler ?
Né à Luxeuil-les-Bains en 1865, il gagne rapidement Paris et entre aux Beaux-Arts, après avoir suivi un cursus à l’Académie Julian. Il débute au Salon avec sa toile, Misère, en 1888. Plusieurs fois médaillé au salon, Jules Adler participe à de nombreuses expositions. L’une de ses toiles les plus célèbres est, La Grève au Creusot, exposée au Salon de 1900, qui remporte un énorme succès.
Son thème de prédilection est le monde ouvrier, le petit peuple, les chemineaux, les mineurs… En 1914, installé à Pigalle, il ouvre une cantine pour les plus artistes démunis. Qualifié d’artiste naturaliste, ce peintre engagé et sensible s’inspire des conditions sociales de son temps et se fait une place entre l’art académique et les avants-gardes impressionnistes.
Le chantier
L’établissement thermal originel du XVIIIe siècle a connu de nombreux réaménagements, notamment de 1937 à 1939, l’occasion pour le célèbre peintre de participer à l’ornementation du nouvel espace d’accueil de l’aile sud des Thermes (actuellement l’accueil du Service Premier). Jules Adler, alors âgé de plus de 70 ans et au fait de sa carrière, veut rend hommage à sa ville natale de Luxeuil-les-Bains. Malgré des aléas dans les conditions d’exécution et d’installation, il réalise 6 toiles.
Conçues entre la Normandie et Le Cannet, ces toiles sont envoyées à Luxeuil à l’automne 1940. Mais le peintre a du attendre le fin de la guerre pour retourner à Luxeuil voir la mise en place et réaliser le marouflage de la sixième et dernière toile. Jules Adler en profite aussi pour faire l’inventaire de sa collection personnelle dont il a fait don à la ville en 1933. Un musée à son nom installé depuis 1965 aux 3ème et 4ème étages du musée de la Tour des Echevins.
C’est seulement à partir du printemps 1946, que les toiles sont visibles du grand public, lorsque les thermes rouvrent après l’Occupation.
Le thème des peintures
Le souhait de Jules Adler est de montrer les origines des thermes en évoquant des statues grecques et de rester fidèle à son époque avec des scènes contemporaines. Il choisit donc comme thème « la femme et l’enfant évoqués dans la lumière joyeuse, dans un paysage clair de printemps », ainsi qu’un « hommage à la déesse Hygie », fille du dieu Asclépios, dieu de la médecine.
« C’est elle, qui dans mon panneau central, préside à la distribution de l’eau bienfaisante. Deux autres panneaux ont, comme élément essentiel, de l’eau, d’où sortent des femmes et des enfants en costume de bain. Tout cela pour faire songer à la nouvelle piscine. Bref, j’ai tenté encore, en fin de carrière, de raconter sur des murs la joie du pays qui m’est si cher. »
Une scénographie poétique éloignée de ces thèmes de prédilection, mais toujours empreinte d’humanisme !
Le +
Une exposition consacrée à Jules Adler « Peindre sous la IIIe République »
au Musée des Beaux-Arts de Dôle
du 17 octobre 2017 au 11 février 2018
Marie Terver, janvier 2018